Les principales différences de conduite entre la France et la Suisse
Bien que les règles de conduites soient assez similaires en France et en Suisse, il existe un certain nombre de différences qu’il vaut mieux connaître avant de passer la frontière en voiture.
Habitant proche de la frontière, vous êtes probablement amené à conduire tantôt côté français, tantôt côté suisse. Mais connaissez-vous vraiment les subtiles différences existantes entre les deux pays? Il vaut mieux les avoir en tête pour éviter de se faire sanctionner, et surtout de vous mettre, vous et les autres usagers, en danger! Alors, dans cet article, partez à la découverte des principales différences de conduite entre la France et la Suisse!
Des règles de conduite très similaires en France et en Suisse
La plupart des règles de conduite basiques sont les mêmes en France et en Suisse: le passage d’un pays à l’autre se fait généralement sans difficultés. Cependant, il est bon de garder en tête quelques différences spécifiques quand on passe la frontière.
Pas de dépaysement majeur à la frontière franco-suisse
Si vous avez déjà conduit à l’étranger, vous avez peut-être été surpris des différences qu’il peut y avoir d’un pays à l’autre, qui vous ont peut-être gêné dans votre conduite. Ce n’est pas le cas à la frontière franco-suisse. Que l’on passe de la France à la Suisse ou de la Suisse à la France, les routes ne sont absolument pas dépaysantes (du moins en ce qui concerne la région frontalière).
En effet, les routes sont plutôt bien entretenues des deux côtés de la frontière, assurant une conduite agréable et surtout sécurisée. De plus, la signalisation est toujours très explicite et bien lisible, qu’il s’agisse des panneaux (qui se ressemblent beaucoup), des marquages au sol ou encore des feux de circulation. Vous ne serez donc pas dépaysé en passant la frontière. La seule différence peu significative serait qu’en Suisse, les indications de directions sont dans la majorité indiquées grâce au marquage au sol, ce qui est plus rarement le cas en France.
Bon à savoir: si la signalisation est très ressemblante et bien lisible, gardez en tête que les indications sont écrites en français en Suisse Romande, mais en allemand en Suisse Alémanique!
Des règles de conduites basiques identiques: place au bon sens!
Les règles de conduite de base sont les mêmes des deux côtés de la frontière. Si vous êtes habitué à respecter les règles d’un côté, vous respecterez la plupart des règles de l’autre. Restez vigilant, faites appel à votre bon sens et tout se passera bien! Par exemple, en France comme en Suisse:
On roule à droite;
On cède la priorité à droite (sauf dans les ronds-points);
On cède la priorité aux piétons et cyclistes;
On porte la ceinture de sécurité;
On installe les enfants sur des sièges homologués;
On n’utilise pas son téléphone au volant;
On ne double pas sur une ligne blanche;
On met ses clignotants quand on tourne ou qu’on change de voie;
Etc.
Quelques points de vigilance spécifiques
Malgré tout, certaines règles plus spécifiques diffèrent entre la France et la Suisse. C’est notamment le cas sur l’autoroute (cf. partie suivante), mais pas que. Plusieurs éléments sont en effet plus stricts et moins facilement tolérés par les forces de l’ordre en Suisse:
Vous devez toujours allumer vos feux de croisement, même de jour;
Le triangle de signalisation doit être accessible depuis la place conducteur;
La plaque d’immatriculation ne doit pas être customisée, même si elle reste lisible.
Bon à savoir: le taux d’alcool maximal autorisé au volant est de 0,5 gramme par litre de sang dans les deux pays, mais la tolérance zéro s’applique pour les jeunes conducteurs. Or, en France, la période probatoire dure de deux à trois ans après obtention du permis mais, en Suisse, la tolérance zéro s’applique jusqu’à 24 ans inclus quelle que soit la date d’obtention du permis de conduire.
Conduire sur autoroute et voies rapides: quelques subtilités
Les règles de conduite sur autoroute sont probablement celles qui diffèrent le plus entre la France et la Suisse. Bien que ces différences ne constituent pas une difficulté majeure (tout est presque systématiquement expliqué sur les panneaux à la frontière), mieux vaut s’informer en amont!
Le système de la vignette suisse pour autoroute
Les autoroutes sont payantes en France comme en Suisse, mais les systèmes de tarifications sont différents. En France, il faut payer à chaque fois que l’on prend l’autoroute, et le coût est généralement proportionnel à la distance parcourue. En Suisse, il faut acheter une vignette qui donne un accès illimité à toutes les autoroutes du pays pendant toute une année civile (valable du 1er décembre de l’année N-1 au 31 janvier de l’année N+1).
La vignette suisse coûte 40 francs (elle est vendue dans de nombreux points de ventes: douanes, stations-services, bureaux de tabac…). Elle est donc très rapidement rentabilisée si on compare son coût d’achat aux tarifs des autoroutes françaises: deux ou trois allers-retours suffisent. Dès lors que vous passez régulièrement la frontière, il est donc fortement conseillé d’acheter la vignette pour gagner du temps sur la route et éviter les embouteillages!
Bon à savoir: si vous prenez l’autoroute suisse sans la vignette, vous vous exposez à une amende de 200 francs, assortie de l’obligation de payer la vignette sur-le-champ (40 francs supplémentaires).
Quelques différences de limitations de vitesse
Les limitations de vitesse sont identiques sur les routes françaises et suisses (80 km/h hors agglomération et 50 km/h en agglomération, avec des portions à 30 km/h), mais elles ne sont pas les mêmes sur autoroutes. En France, la limite maximale est fixée à 130 km/h, et certaines portions sont limitées à 110 km/h. En Suisse, la limite maximale est fixée à 120 km/h, et certaines portions sont limitées à 100 km/h. Alors pensez à réduire votre vitesse quand vous passez la frontière!
Ces limitations de vitesse peuvent être réduites sur certains tronçons ou dans certaines conditions, en France comme en Suisse. C’est notamment le cas lors d’épisodes de neige ou de forte pluie, de pics de pollution ou encore de trafic très dense. Restez bien attentif aux panneaux pour éviter l’amende!
Bon à savoir: il n’est pas rare que l’autoroute 1 (qui prolonge l’autoroute 41 en Suisse) soit limitée à 80 kilomètres à l’heure au voisinage du centre de Genève.
Attention à la couleur des panneaux!
Dernière différence, et pas des moindres: la couleur des panneaux. En France, la signalisation est bleue pour les autoroutes et verte pour les axes principaux (routes nationales et départementales). En Suisse, c’est l’inverse: la signalisation est verte pour les autoroutes et bleue pour les axes principaux.
Cette inversion des couleurs est assez contre-intuitive lorsqu’on n’a pas l’habitude. Cependant, vous pouvez toujours vous fier au signe de l’autoroute (deux voies de circulation qui passent sous un pont), qui reste le même en France et en Suisse.
Bon à savoir: quand vous roulez en Suisse et que vous n’avez pas la vignette, évitez à tout prix les panneaux verts et suivez plutôt les panneaux bleus si vous voulez éviter l’amende!
Infractions: deux types de permis, deux manières de sanctionner
Les permis de conduire français et suisses ne fonctionnent pas de la même manière: le permis français est un permis à points, mais pas le permis suisse. En cas d’infraction, les sanctions ne sont pas les mêmes dans les deux pays, et c’est la règle du pays dans lequel a lieu l’infraction qui s’applique.
Le permis à points français et le permis sans point suisse
La législation française est adaptée au permis à points. En cas d’infraction en France, vous vous exposez donc à une amende, mais aussi à une perte de points. Lorsque vous n’en avez plus, votre permis est invalidé (vous devez de nouveau passer le code et l’examen du permis pour continuer à rouler). En revanche, si vous avez un permis suisse, vous ne paierez que l’amende en cas d’infraction en France: on ne peut pas vous enlever de point, puisque votre permis fonctionne différemment.
En effet, la législation suisse prévoit un permis sans point. Cela signifie qu’en cas d’infraction en Suisse, vous ne vous exposez qu’à une amende. Ainsi, si vous avez un permis français, vous ne perdrez pas de point en cas d’infraction en Suisse: la loi ne prévoit rien pour les permis à points.
Bon à savoir: contrairement à ce que l’on pourrait penser, les sanctions sont généralement plus sévères en France qu’en Suisse pour les petites infractions. En revanche dans le cas d’une grave infraction de conduite, la sanction peut s’avérer plus sévère côté Suisse qui pratique plus couramment le retrait de permis. Si vous êtes travailleur frontalier, le retrait de permis se transformera en une interdiction de conduire sur le territoire helvétique.
Infractions courantes et sanctions associées en France et en Suisse
Les petits excès de vitesse sont de loin les infractions les plus courantes. En France, ils sont sanctionnés de 135 euros d’amende en agglomération et 68 euros d’amende hors agglomération, accompagnés d’une perte de point proportionnelle à l’excès. En Suisse, ils sont sanctionnés d’une amende allant de 20 à 250 francs en fonction de l’excès et du type de route (en agglomération, hors agglomération ou sur autoroute). Parmi les autres infractions courantes, on compte notamment:
Le stationnement gênant ou abusif: 35 euros d’amende en France (sans perte de point), et 40 francs d’amende en Suisse.
Le défaut du port de la ceinture de sécurité: 135 euros d’amende en France (plus perte de 3 points), et 60 francs en Suisse.
L’utilisation du téléphone au volant: 135 euros d’amende en France (plus perte de 3 points), et 100 francs d’amende en Suisse.
Le refus de priorité: 135 euros d’amende en France (plus perte de 4 points), et une amende pouvant s’élever, en fonction du type de priorité, à plusieurs centaines de francs en Suisse.
En France comme en Suisse, les infractions les plus graves peuvent engendrer des sanctions très lourdes. En cas de conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiant, excès de vitesse supérieur à 50 km/h, accident causé par imprudence, délit de fuite, etc. vous vous exposez à des amendes de plusieurs dizaines de milliers d’euros ou de francs, le retrait de permis et même la prison!
Bon à savoir: dans le cas d’une grave infraction de conduite sur le territoire suisse, le système de sanction fonctionne à deux étages. Les autorités pénales suisses sont en charge de la poursuite de l’infraction et de prononcer une sanction pénale qui peut être une peine pécuniaire, une peine d’emprisonnement etc. En revanche, un éventuel retrait du permis (ou interdiction de conduire sur le territoire) est examiné et prononcé par les autorités administratives. Cela signifie que deux décisions différentes seront rendues!