Le territoire du Genevois: habiter en France pour travailler en Suisse
Le Genevois est un territoire semi-rural aux multiples facettes qui se caractérise par sa proximité immédiate et sa dépendance à Genève.
Très proche de Genève tout en restant dans un cadre semi-rural, le Genevois attire de plus en plus de nouveaux habitants. Il présente en effet beaucoup d’avantages (proximité, services, cadre de vie), mais aussi des inconvénients (prix élevés, territoire-dortoir), qui ne sont pas les mêmes dans toutes les villes et villages du territoire. Alors, le Genevois est-il fait pour vous? Découvrez-le dans cet article!
Un territoire situé idéalement à la périphérie de Genève
Entre ville, campagne et montagne, le Genevois est un territoire semi-rural, a priori comme tant d’autres. Mais il est à la fois très proche et fortement connecté à Genève, ce qui impacte directement son développement, tantôt positivement, tantôt négativement.
Un territoire semi-rural entre ville, campagne et montagnes
Le Genevois forme une plaine qui s’étale entre deux petites montagnes: le Vuache à l’ouest et le Salève à l’est. Il regroupe 17 communes pour 48.00 habitants. C’est un territoire semi-rural avec beaucoup de terres agricoles et une urbanisation assez inégale. Les villes et villages sont en effet de taille variable, de quelques centaines d’habitants à plus de 15.000 pour la ville-centre: Saint-Julien-en-Genevois.
Le Genevois est doté de services de proximité basiques globalement suffisants pour sa population. Cependant, ces services répondent essentiellement aux besoins des familles (les autres populations ne s’y retrouvent pas toujours) et sont inégalement répartis sur le territoire. On compte notamment:
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Des petits commerces et services de proximité relativement diversifiés, surtout à Saint-Julien;
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Plusieurs établissements scolaires: un lycée, trois collèges, beaucoup d’écoles primaires et de nombreux organismes de petite enfance;
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Un hôpital, à Saint-Julien, qui limite les effets de la pénurie du territoire en personnel de santé (le manque de médecins généralistes reste un problème majeur);
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Une offre de loisirs (sport, culture, bars, restaurants…) adaptée essentiellement aux familles;
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Des transports en commun insuffisants mais en plein développement avec deux gares TER et les bus des Transports Publics Genevois (TPG), qui seront bientôt complétés par un tramway.
Le dynamisme de Genève: avantage ou inconvénient?
Le Genevois fait partie de la couronne périurbaine du Grand Genève, agglomération transfrontalière unique et centrale avec plus d’un million d’habitants. Or, Genève est une ville très attractive avec son économie florissante, son marché de l’emploi dynamique et son offre de services très développée. Cette proximité impacte donc fortement le développement du Genevois.
En effet, le Genevois profite directement du dynamisme de Genève. C’est un territoire en pleine croissance (il a la plus forte croissance démographique de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes!) et en pleine transformation. C’est aussi un territoire riche avec des habitants aux très hauts niveaux de revenus: les catégories socio-professionnelles supérieures et les travailleurs frontaliers, qui profitent des salaires genevois élevés, sont particulièrement nombreux.
Cependant, la proximité avec Genève a également des effets négatifs, et en premier lieu le coût de la vie extrêmement élevé. Le coût du logement pose particulièrement problème: beaucoup de personnes rencontrent de fortes difficultés à se loger dans le Genevois, notamment les revenus modestes. De plus, en raison de sa forte dépendance à Genève et de son manque de dynamisme, le Genevois est souvent taxé de « territoire-dortoir ».
Le Genevois: un « territoire-dortoir »?
En effet, le Genevois présente plusieurs caractéristiques d’un territoire-dortoir. Tout d’abord, il ne réunit que peu d’emplois proportionnellement à sa population: la majorité des habitants travaillent hors du territoire (c’est la principale caractéristique du territoire-dortoir). En particulier, plus de la moitié des habitants travaillent dans la Suisse voisine.
Mais, au-delà de la question de l’emploi, la vie locale n’est pas très dynamique sur le territoire. Beaucoup d’habitants, qu’ils travaillent en Suisse ou non, privilégient Genève pour leurs sorties et loisirs. Pour cause, la ville concentre une importante offre de loisirs qui fait défaut au Genevois: bars et restaurants, établissements culturels, événements divers…
Enfin, le Genevois se caractérise par un turn-over très important de sa population. Parmi les personnes qui s’y installent, beaucoup sont jeunes, aisées et/ou viennent pour travailler en Suisse: ces profils se caractérisent par une forte propension à la mobilité (professionnelle et géographique). Ce turn-over de la population freine l’installation pérenne d’une vie locale dynamique.
Le Genevois: un territoire aux ressources variées et surprenantes
Le Genevois n’est cependant pas un territoire uniforme. Bien que ses villes et villages présentent des caractéristiques similaires, elles sont nuancées, et parfois fortement. En fonction de vos besoins et de vos envies, vous privilégierez plus certaines zones que d’autres.
Saint-Julien-en-Genevois: la ville-centre
Comme évoqué, Saint-Julien est la ville-centre du territoire. C’est elle qui concentre la majorité des services de proximité: une offre commerces, services et loisirs un peu plus complète et diversifiée que dans les villes et villages voisins, la majorité des établissements scolaires (le lycée, deux collèges, plusieurs écoles maternelles et élémentaires, privées et publiques), l’hôpital, etc.
Saint-Julien est aussi la ville la plus proche et la plus connectée au centre de Genève, avec de nombreux bus TPG (qui devraient bientôt être complétés d’un tramway) et des axes routiers structurants, notamment l’autoroute A41 qui devient l’autoroute 1 en Suisse. C’est d’ailleurs en périphérie de Saint-Julien que se croisent les principaux axes routiers de la région:
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L’autoroute A41 vers Genève et la Suisse voisine au nord, et vers Annecy et la Savoie au sud (doublé par une départementale);
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L’autoroute A40 vers l’Ain voisin et Lyon à l’ouest, et vers Annemasse, le Faucigny et le Pays du Mont-Blanc à l’est (doublé par une départementale).
Des villages aisés au cadre de vie recherché à l’est
La partie est du territoire profite d’une situation avantageuse avec sa grande qualité de vie. Cependant, le coût de la vie, et notamment du logement, est très élevé dans cette zone convoitée, plus encore qu’à Saint-Julien.
En effet, l’est du Genevois est composé de villages peu urbanisés, de 1.000 à 4.000 habitants: Collonges, Bossey, Archamps, Neydens, Beaumont, Feigères et Présilly. Ils sont harmonieusement implantés dans cadre champêtre au pied du mont Salève, poumon vert idéal pour les activités nature. C’est donc un cadre de vie très agréable et recherché.
Cette zone est également très proche de Saint-Julien, de Genève et des principaux axes routiers, ce qui facilite l’accès aux services et loisirs sur les territoires voisins. Par ailleurs, l’est du Genevois est doté de deux équipements importants à l’échelle du territoire:
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Le parc de loisirs d’activités Vitam Parc à Neydens, avec ses infrastructures sportives (piscine, salle de sport, etc.), sa galerie commerçante et ses restaurants;
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La dynamique technopôle d’Archamps, en pleine mutation, qui accueille des entreprises, un grand cinéma et des restaurants.
Des zones plus rurales en mutation à l’ouest
La partie ouest du territoire est plus rurale est en plein développement. Elle est plus éloignée et moins bien connectée à Genève, mais le coût de la vie (y compris du logement) y est moins élevé: ses villages attirent donc de plus en plus de monde.
L’ouest du Genevois se structure autour de deux communes en plein développement démographique et urbain qui concentrent la majorité des services et de la population: Viry et Valleiry (5.000 habitants chacune). Les habitants de Viry sont dispersés en plusieurs hameaux, alors que Valleiry, plus dense, se démarque par sa gare TER et son nouveau collège (le collège est en réalité sur le territoire de la commune voisine de Vulbens, mais contigu au centre de Valleiry).
En-dehors de Viry et Valleiry, l’ouest du Genevois est un territoire très rural avec beaucoup de terres agricoles et de très petits villages (de quelques centaines à un millier d’habitants) peu urbanisés et assez isolés. Les villages proches de l’axe Valleiry-Saint-Julien (Chenex, Vers) restent relativement bien connectés, mais les temps de trajets sont très élevés à l’extrémité sud-ouest du territoire (Chevrier, Vulbens, Dingy, Jonzier, Savigny) et dans le Pays de Frangy voisin (Minzier, Chavannaz, Chaumont).
Conclusion: habiter dans le Genevois, est-ce la solution faite pour vous?
Bon à savoir pour habiter près de la frontière suisse, la zone du Genevois est faite pour vous si:
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Vous voulez être au plus proche de Genève pour y aller facilement, que ce soit pour le travail (travailleur frontalier) ou pour les loisirs (sorties en ville, sorties culturelles, etc.);
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Vous recherchez un équilibre entre les avantages et inconvénients de la ville et ceux la campagne dans un territoire semi-rural;
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Votre budget vous permet d’habiter dans l’un des territoires les plus chers de la région;
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Vous acceptez de vivre dans un « territoire-dortoir ».