Où habiter à proximité de la frontière franco-suisse?

Du côté français de la frontière, une grande diversité de villes et villages présentent des avantages et inconvénients pour qui souhaite s’y installer.

Dans cet article, découvrez un large panorama de villes et villages où habiter proche de la frontière et de Genève, avec leurs avantages et leurs inconvénients!

Au sommaire

Habiter au plus proche de la frontière: le Genevois Français

Habiter au plus proche de la frontière est une option intéressante permettant de profiter facilement des avantages du côté suisse comme du côté français. C’est une option souvent privilégiée par les travailleurs frontaliers pour gagner du temps de trajet tous les jours. Trois zones frontalières françaises jouxtent la ville de Genève: Saint-Julien-en-Genevois au sud, l’agglomération d’Annemasse à l’est, et le Pays de Gex au nord-est.

Saint-Julien-en-Genevois et les alentours: la solution évidente

Au sud de Genève, Saint-Julien-en-Genevois et ses alentours sont souvent perçus comme la solution évidente pour habiter près de la frontière, si bien que l’intercommunalité s’est donnée le nom de communauté de communes du Genevois. Pour cause, le territoire est limitrophe à l’agglomération de Genève et fortement lié à celle-ci grâce à l’autoroute A41 (qui devient l’autoroute 1 en Suisse) et les bus des Transports Publics Genevois (TPG).

Saint-Julien-en-Genevois est une ville moyenne de 15.000 habitants dotée des principaux services de proximité (éducation, santé, commerces…). L’offre commerçante et de loisirs est d’ailleurs complétée par le centre commercial et d’activités Vitam Parc et la technopôle d’Archamps, tous deux à quelques kilomètres de Saint-Julien. La proximité immédiate d’un espace naturel au sud-est du territoire, le Mont Salève, participe à améliorer le cadre de vie global et permet également de profiter des activités de pleine nature.

Cependant, le coût de la vie sur tout le territoire est très élevé, y compris en matière de logement et la vie locale n’y est pas très dynamique: on parle souvent de territoire-dortoir. Par ailleurs, Saint-Julien n’est pas connue pour être une ville magnifique où il fait bon vivre… Heureusement, elle est entourée de plusieurs petits villages qui peuvent vous intéresser si vous préférez vivre dans un cadre peu urbanisé au prix d’un léger éloignement et d’un coût du logement plus élevé. C’est notamment le cas de:

  • Collonges-sous-Salève à l’est, au pied du mont Salève;

  • Archamps, à proximité de la technopôle dynamique éponyme;

  • Neydens, à proximité du centre commercial et d’activités Vitam Parc;

  • Feigères, puis Beaumont et Présilly au sud, dans un cadre plus rural.

L’agglomération d’Annemasse: une vie dynamique des deux côtés de la frontière

L’agglomération d’Annemasse (près de 100.000 habitants) se dresse à l’est de Genève, à l’autre bout du Salève. Avec ses 35.000 habitants, Annemasse est la plus grande ville française qui jouxte l’agglomération genevoise. Le territoire est là encore très proche et fortement relié au centre-ville de Genève par les routes départementales, les trams et bus des Transports Publics Genevois (TPG) et les lignes de train locales du Léman Express.

Plus grande que Saint-Julien, Annemasse présente une offre de services plus développée (éducation, santé, commerces, loisirs, etc.) complétée par la zone commerciale de Ville-la-Grand et le centre commercial d’Etrembière à proximité. La vie locale y est également plus dynamique et autonome: malgré un nombre élevé de travailleurs frontaliers, ce n’est pas un territoire dortoir. S’agissant d’une plus grande ville et d’une plus grande agglomération, il existe également des quartiers où le logement est moins onéreux. Cependant, le coût de la vie global reste très élevé et Annemasse, comme Saint-Julien, n’est pas connue pour être une ville magnifique où il fait bon vivre.

Annemasse est entouré de villes moyennes, de moins de 10.000 habitants, dont le profil reste très urbanisé mais qui présentent d’autres avantages, notamment en matière de coût de la vie (y compris en matière de prix de l’immobilier). Il s’agit notamment de Gaillard, Vétraz-Monthoux, Ville-la-Grand (et sa zone commerciale), Cranves-Sales, Ambilly et Etrembière (et son centre commercial). Si vous souhaitez vivre dans un cadre plus rural, il est nécessaire de s’éloigner davantage…

Le Pays de Gex: une alternative où il fait bon vivre

Le Pays de Gex est un petit territoire frontalier enclavé entre la chaîne montagneuse du Jura et la frontière suisse. Là encore, le territoire est très bien positionné par rapport à Genève: la partie centrale du Pays de Gex (Ferney-Voltaire, Saint-Genis-Pouilly, Thoiry) est très proche du centre-ville et fortement connectée à celui-ci par plusieurs axes routiers. La partie nord du territoire (autour de Divonne-les-Bains) est quant-à-elle plus proche du canton de Vaud, en particulier de l’agglomération de Nyon et, plus loin, de celle de Lausanne. Cette proximité en fait une solution très prisée par les travailleurs frontaliers qui travaillent dans le canton de Vaud.

Par ailleurs, le Pays de Gex est un endroit où il fait bon vivre. Essentiellement composé de petites villes, entre 5.000 et 15.000 habitants, et de petits villages, le territoire n’est pas (encore) hyper-urbanisé, ce qui peut être un avantage en matière de qualité de vie. Tous les services de grandes villes restent cependant accessibles grâce à la proximité avec Genève et Nyon. La chaîne montagneuse du Jura permet également de profiter des activités de pleine nature, y compris le ski de piste avec quelques petites stations locales.

Cependant, cette qualité de vie a un prix: le coût de la vie est très élevé dans tout le Pays de Gex, et notamment en matière de logement, ce qui rend ce territoire difficilement accessible pour les revenus modestes. De plus, le dynamisme de la vie locale est très dépendant de la ville de Genève, malgré quelques services et infrastructures locales, et le territoire est relativement enclavé entre le Jura et la frontière. Le Pays de Gex est donc souvent qualifié de territoire-dortoir.


La deuxième couronne: un meilleur cadre de vie dans les zones rurales?

En vous éloignant un peu de la frontière et du centre-ville de Genève, il est possible de bénéficier d’un meilleur cadre de vie dans des espaces plus ruraux et naturels, et à moindre coût. Cependant, gardez à l’esprit que cet éloignement peut représenter un sacrifice, notamment si vous êtes travailleur frontalier et que vous faites les allers-retours tous les jours.

En prolongement de l’axe Saint-Julien-Annemasse: des alternatives de chaque côté

L’autoroute A40, qui relie Annemasse et Saint-Julien, se prolonge à l’ouest, en longeant la frontière, vers le défilé de l’Ecluse, le mont Vuache et, au-delà, la ville de Valserhône (anciennement Bellegarde-sur-Valserine). Plusieurs villages se trouvent sur cet axe, notamment Viry et Valleiry qui gagnent en importance avec environ 5.000 habitants chacun. De l’autre côté, au nord-est d’Annemasse, une route départementale longe la frontière jusqu’au côté français du lac Léman. Sur cet axe se trouvent les villages les plus ruraux de l’agglomération d’Annemasse, notamment Saint-Cergues et Machilly, puis la partie la plus occidentale du Chablais et de l’agglomération de Thonon-les-Bains, en particulier la petite ville de Douvaine.

Ces territoires offrent un cadre de vie de qualité en raison de leurs espaces naturels montagnards (Jura d’un côté, Chablais de l’autre) permettant la pratique d’activités de pleine nature, et notamment du ski alpin. Le coût de la vie, bien qu’élevé, y est moins onéreux qu’entre Annemasse et Saint-Julien. Cependant, habiter dans ces territoires vous éloignent sensiblement du centre-ville de Genève, d’au moins une vingtaine de minutes en voiture. De plus, ils sont aussi parfois qualifiés de territoires dortoirs en raison du manque de dynamisme local et de services de proximité.

Le Pays de Cruseilles: la vie de village à 20 minutes de Genève

Le Pays de Cruseilles, territoire rural composé de petits villages, se situe au sud de Saint-Julien, à l’extrémité sud-ouest du mont Salève. Il est assez commode et rapide de se rendre au centre-ville de Genève depuis cette zone grâce à l’autoroute A41 (qui devient l’autoroute 1 en Suisse) ainsi qu’à l’agglomération d’Annecy, au sud, par le même axe.

Le Pays de Cruseilles est un endroit où il fait bon vivre. Composé de petits villages (de quelques centaines à quelques milliers d’habitants), de zones rurales et d’espaces naturels, il offre une qualité de vie remarquable. Contrairement au Pays de Gex et aux alentours de Saint-Julien, le territoire a conservé une vie de village authentique, une vitalité propre et autonome des grands centres urbains environnants d’Annecy et de Genève. Pour cause, la commune de Cruseilles (ainsi que, un peu plus loin, celle de Groisy), présente une offre de services solides: santé, éducation, commerces, loisirs, etc. Contrairement à nombre de ses voisins, ce n’est donc pas un territoire dortoir. Le coût de la vie, y compris du logement, y reste élevé, mais moins qu’au voisinage direct de la frontière.

En raison de ces avantages, le Pays de Cruseilles est de plus en plus souvent plébiscité, notamment par les travailleurs frontaliers qui représentent une part grandissante de la population. Il s’agit d’un bon compromis non loin de la frontière.

Vers le Pays Rochois et le Faucigny

Au sud-est de l’agglomération d’Annemasse se trouve le Pays Rochois et sa ville-centre: la Roche-sur-Foron. Le territoire est convenablement relié au centre-ville de Genève par la route (routes départementales et autoroute A40), mais aussi et surtout par la ligne de train directe du Léman Express.

Le Pays Rochois présente également une belle qualité de vie non loin de la frontière avec ses espaces ruraux, ses petits villages et ses territoires naturels montagnards. La Roche-sur-Foron (12.000 habitants) est dotée d’une offre de services solides (santé, éducation, commerces, loisirs, etc.) et ne présente pas, pour l’heure, toutes les caractéristiques d’un territoire-dortoir. Le coût de la vie, et notamment du logement, y est moins élevé que dans les villes précédemment citées, mais reste plus élevé que la moyenne française. Juste derrière la Roche, sur l’autoroute A40, les villes de Bonneville et de Cluses présentent des situations similaires.

Ce territoire à l’extrémité de la vallée de l’Arve présente aussi d’immenses atouts pour les amateurs d’activités outdoor, y compris de ski alpin. En effet, à proximité directe des massifs du Chablais et de Bornes-Aravis, il s’agit aussi de la porte d’entrée vers les massifs du Haut-Giffre et du Mont Blanc, soit des plus beaux sommets et des plus grandes stations de ski de la région.


S’éloigner davantage: une autre solution pour vivre la frontière autrement

En s’éloignant encore davantage de la frontière, on peut accéder à des territoires très différents et plus autonomes de Genève. L’éloignement en fait une solution moins aisée pour les travailleurs frontaliers, mais ils permettent de profiter différemment des deux côtés de la frontière.

L’agglomération d’Annecy: la Venise des Alpes

A une quarantaine de kilomètres au sud de Genève se trouve la ville d’Annecy, préfecture et principale agglomération de la Haute-Savoie. Autonome et dynamique, le bassin annécien est un territoire magnifique où il fait bon vivre.

Le lac d’Annecy, réputé pour la pureté de son eau et les montagnes environnantes (massifs des Bornes-Aravis et des Bauges) offre un cadre naturel très recherché. Malgré sa taille importante (125.000 habitants) la ville d’Annecy est connue comme étant l’une des plus belles du pays avec sa vieille ville médiévale et ses maisons colorées au bord du Thiou, la rivière qui la traverse. Elle est d’ailleurs surnommée la Venise des Alpes. Les autres villages, notamment au bord du lac, offrent également une grande qualité de vie.

Dans le bassin annécien, grosse agglomération, tous les services (santé, éducation, commerces, loisirs, etc.) sont présents en grande quantité. Le principal point négatif du territoire est le coût de la vie (y compris du logement) très élevé, qui s’explique par la qualité de vie exceptionnelle qu’il offre et ce malgré l’éloignement de la frontière. Les agglomérations annécienne et genevoise restent assez connectées grâce à l’autoroute A41 (qui devient l’autoroute 1 en Suisse).

Thonon, Evian et le Bas-Chablais: le côté français du lac Léman

A une quarantaine de kilomètres au nord-est de Genève, le Bas-Chablais est une petite région naturelle au cadre de vie remarquable. Entre lac et montagnes, il offre en effet un cadre magnifique, proche des activités nature, du paddle au ski alpin. Ses villes principales sont Thonon-les-Bains (35.000 habitants) et Evian-les-Bains (9.000 habitants), elles donnent toutes deux directement sur le lac.

Le cadre de vie exceptionnel du Bas-Chablais est accessible à des prix bien moins importants que les zones très proches de Genève et Annecy (y compris pour le logement)! De plus, en raison de son isolement géographique relatif, il s’agit d’un territoire assez autonome malgré sa taille modeste: il concentre en effet de nombreux emplois et services (santé, éducation, commerces, loisirs, etc.). Le Bas-Chablais reste bien relié à Genève par un axe routier et surtout la ligne de train directe du Léman Express.

D’autres alternatives dans le Faucigny

Comme évoqué, derrière la Roche-sur-Foron se trouvent les villes de Bonneville et Cluse, et les autres villes et villages du Faucigny. Leurs principaux avantages sont le coût de la vie, bien moins élevé que dans les bassins genevois, annécien et bas-chablaisien, et leur cadre paysager naturel. En effet, elles se situent juste entre les massifs du Chablais et de Bornes-Aravis, dans un paysage montagnard, aux portes de la haute-vallée de l’Arve, vers le Haut-Giffre et le Pays du Mont Blanc, destinations idéales pour les activités nature.

Elles concentrent un certain nombre de services (santé, éducation, commerces, loisirs, etc.) et d’emplois, mais pas suffisamment aux yeux de certains. Bien que les espaces naturels montagnards les entourent, les villes du Faucigny ne sont pas connues pour être des endroits magnifiques en elles-mêmes… Elles restent bien reliées à Genève et Annecy par les autoroutes et routes départementales dans les deux directions.